Mondassur a rencontré Patricia Richer, expatriée au Costa Rica qui a ouvert un restaurant français au Costa Rica. Elle nous parle de son expérience de l’expatriation et son expérience du système de santé en Amérique du Sud et spécifiquement au Costa Rica.
Pourquoi avez-vous choisi de vous expatrier au Costa Rica ?
C’est une question qu’on me pose souvent : pourquoi le Costa Rica et pourquoi avoir quitté ce si beau pays qu’est la France pour s’installer ici ?
En tant qu’entrepreneuse, je trouvais que la situation en France devenait de plus en plus contraignante, tant d’un point d’un point de vue social et économique et complexifiait mes tentatives d’entreprenariat. Les Costariciens sont étonnés de cette démarche car la France représente un modèle d’accomplissement, de réussite et d’avenir. Ils sont très respectueux de notre choix.
Ils sont très admiratifs. C’est pour eux une forme de courage, de respect profond de quitter ses propres racines, ses amis, sa famille, de se lancer vers l’inconnu afin de réaliser ses propres rêves.
Pourriez-vous nous parler de votre restaurant au Costa Rica ?
Par ma société de gastronomie française La Terrasse, j’ai souhaité apporter à l’étranger un style de cuisine qui m’était propre, moderne, démocratisée ; portée par une passion intacte depuis plusieurs années avec mes restaurants dans le Var. Ma propre entreprise au Costa Rica fut une nouvelle respiration. Offrir à une clientèle costaricienne une approche particulière de la cuisine française où l’esthétique et la qualité de chaque produit priment. Loin de la course au volume de couverts, de la quantité.
La singularité est une exigence. Ici chaque ingrédient est de qualité. J’aime toujours à rappeler que nous sommes libres de créer, d’imaginer sans cesse, d’inventer au quotidien et de pousser nos limites de chaque ingrédient. Mariages insoupçonnés d’épices et de saveurs. Rien n’est impossible, chaque personne incarne une philosophie qui lui est propre.
Qu’aimez-vous au Costa Rica ?
J’ai été séduite par le quartier historique de San José où je suis installée, hors des sentiers touristiques. Je sentais que ma vie ici correspondait à mes envies. Quelquefois, on cherche un endroit où se poser et on sait que c’est là que nous devons poser nos valises. Cela s’opère tout simplement. C’est ici que je me lance avec mon époux dans des projets aussi réjouissants qu’audacieux.
C’est lors de mes promenades en ville, que je découvre cette jolie maison bâtie en 1927. Créatifs dans l’âme, nous faisons de ce lieu un petit coin de France. J’ai tant appris ici au Costa Rica, tant reçu que j’ai voulu lui rendre un peu de ce qu’il m’a donné. Ouvrir ma maison est habituelle pour moi, mes amis le savent. Alors accueillir des costariciens et leur transmettre notre expérience, nos traditions, c’est merveilleux !
Parlez-nous d’une expérience vécue au Costa Rica
Le voyage nous ouvre à la diversité et semble utile à notre développement et accomplissement. S’installer dans un pays étranger c’est mettre en pratique nos connaissances, c’est donner à nos certitudes une nouvelle vie et découvrir une expérience.
Savoir s’engager, trouver dans une culture différente une nouvelle joie de vivre.
Au départ on est dans une période de curiosité et d’intérêt pour le nouveau pays : découverte, enthousiasme, fascination. Ensuite on est réellement confronté aux réalités de la vie quotidienne et aux difficultés du pays : on ressent un vide et très souvent de la nostalgie. Petit à petit au bout de 2 ans, on prend ses distances en acceptant son nouveau mode de vie et on adapte nos habitudes à la nouvelle culture. On est alors rassuré, on remplace enfin nos anciennes habitudes par de nouvelles. On est plus objectif à gérer des situations et capable de fonctionner librement.
L’appui des Costariciens dans l’acception du pays est primordial et nécessaire pour trouver son propre équilibre. On se doit donc de réussir l’organisation de cette démarche pour bâtir des projets ambitieux. Car nous ne pouvons pas changer de pays, de culture sans cette démarche. Aujourd’hui, on est plus objectif et réfléchi. On regarde avec plus de recul ces choses qui nous ont tant manquées ou qui nous choquaient. Et ainsi, l’ouverture d’esprit crée de belles relations franco-costariciennes.
Quelle a été votre expérience du système de santé au Costa Rica ?
Côté santé, les consultations et les médicaments sont très mal remboursés et excessifs en prix même si on adhère à la caisse sociale du pays. Il est vrai qu’une assurance médicale privée est à envisager pour les personnes résidant à l’étranger. Mais les cotisations annuelles sont très élevées. Pour ma part, je fais en sorte de rester en bonne santé ! Pour une urgence à l’hôpital, les soins sont gratuits, j’en ai fait l’expérience, une coupure au doigt et quelques points de suture.